En 2018, le débat sur l’avenir des ressources naturelles du Canada a dominé. Bien que nos amis du secteur du pétrole et du gaz aient été au centre des discussions et des contestations, le défi est ressenti par nous tous qui travaillons dans le secteur des ressources naturelles, de la chimie à la foresterie et aux mines.
Comment se fait-il que le Canada, un pays où les lois et règlements sur l’environnement, la santé et la sécurité, la main-d’œuvre et les droits de la personne sont parmi les plus stricts au monde, soit confronté à une pression constante pour restreindre le développement des ressources, perdant des emplois et des possibilités économiques du même coup? Lorraine Mitchelmore, nommée présidente de la Table de stratégies économiques des ressources de l’avenir par le gouvernement fédéral, a commenté récemment ce sujet pour le Globe and Mail :
« Nous avons des produits qui feraient l’envie des autres pays du monde. Or, pour une variété de raisons, nous semblons déterminés à ne pas en tirer pleinement avantage. Nous ne créons pas autant de projets que nous le devrions, nous n’attirons pas notre part du capital mondial, nous n’atteignons pas au maximum les marchés internationaux et dans certains cas, nous vendons nos produits à des prix considérablement réduits qui profitent à d’autres pays. »
Il sera essentiel, pour le travail qui nous attend en 2019, de collaborer avec les gouvernements et les dirigeants locaux pour assurer un avenir prévisible et prospère aux travailleurs de notre secteur et à leurs familles. Dans l’examen des étapes à suivre, il faut garder à l’esprit qu’il y a des choses que nous pouvons contrôler, et d’autres que nous ne pouvons pas contrôler.
L’une des forces les plus imprévisibles des deux dernières années a été l’administration Trump et son approche protectionniste du commerce. Historiquement, le Canada et les États-Unis entretiennent des relations commerciales saines et productives, mais qui ont été mises à l’épreuve par une panoplie d’enquêtes sur des droits antidumping et compensatoires et par la négociation difficile d’un nouvel ALENA. Les tensions récentes entre le Canada et la Chine devront aussi être surveillées de près, compte tenu de l’importance du marché chinois pour le Canada et pour la diversification de ses marchés.
Parmi les choses sur lesquelles nous avons une influence, avec le soutien du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et de nos partenaires sur le terrain, l’APFC a dressé une liste de souhaits pour 2019 :
- Une plus grande fierté envers la foresterie canadienne. Les forêts aménagées du Canada sont un modèle pour le monde. Pensons à cette planification réfléchie qui porte sur des horizons de plus de 100 ans, à notre engagement envers de multiples valeurs, comme la santé des bassins versants, la préservation des milieux humides, le soutien de nombreuses espèces d’oiseaux, de mammifères et de poissons, ainsi qu’à l’atténuation des risques d’incendie. Notre secteur offre aussi des solutions pour lutter contre les changements climatiques tout en fournissant des possibilités économiques aux collectivités et aux familles qui en ont désespérément besoin. Soyons fiers de nos accomplissements et de notre engagement à l’amélioration continue, et tenons-nous debout pour notre travail et pour nos gens qui en font tellement.
- Une meilleure stratégie pour appuyer les espèces en péril. L’approche des gouvernements qui s’occupent de la gestion des espèces en péril est de les étudier une à la fois. De plus, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ne sont souvent pas sur la même longueur d’onde. Ce n’est tout simplement pas une approche efficace ni durable pour soutenir les créatures vivantes de nos forêts. Une approche globale multi-espèces qui tient compte de notre climat changeant et de la dynamique forestière est vraiment nécessaire.
- Un système de transport sur lequel nous pouvons compter. Notre secteur a perdu plus de 500 millions de dollars cette année (et ce n’est pas fini) parce que le système de transport dont nous dépendons nous a fait défaut. Si nous voulons réussir à accentuer nos possibilités de commerce et à diversifier nos marchés, il nous faut plus de conducteurs de camion et un bien meilleur service ferroviaire jusqu’aux ports.
- Des partenariats accrus avec les communautés autochtones. Nous constatons une augmentation marquée des coentreprises et des collaborations entre les compagnies de produits forestiers et les communautés autochtones. Nous pouvons nous inspirer de beaucoup d’expériences et 2019 nous donnera de nombreuses d’occasions d’en faire plus.
- Redoubler d’efforts en matière d’innovation. Nous avons fait des progrès considérables pour moderniser nos usines, réduire nos émissions de gaz à effet de serre, adopter des pratiques forestières plus efficientes et plus efficaces et mettre au point de nouveaux produits pour le Canada et le monde. Continuons sur cette lancée.
Au nom de l’équipe de l’APFC, je vous souhaite un très joyeux Noël, de joyeuses fêtes et une année 2019 remplie de bonheur et de succès!