Par Janet Lane, forestiere professionnelle agréée (RPF) et Kate Lindsay, vice-présidente principale de l'Association des produits forestiers du Canada (APFC).
Alors que les dirigeants du monde entier se réunissent à Glasgow cette semaine, nous nous rappelons que les forêts du Canada donnent à notre pays un puissant avantage qui fait l'envie de la plupart des pays de la planète. Les forêts du Canada et les produits d'origine durable qu'elles fournissent comptent parmi les armes les plus puissantes de l'arsenal canadien de lutte contre les changements climatiques, alors que nous nous efforçons de réduire les émissions et de stocker davantage de carbone au cours des prochaines années.
La foresterie canadienne est ancrée dans les principes de durabilité, de conservation de la biodiversité et de soutien à la santé et au renouvellement des forêts. Depuis des décennies, nos forestiers constituent notre première ligne de défense dans la gestion de ces écosystèmes dynamiques et soutiennent depuis longtemps la nécessité d'agir contre les changements climatiques.
Le secteur forestier canadien a été l'un des rares groupes industriels à appuyer le protocole de Kyoto à la fin des années 90. Nous avons adopté rapidement les cibles de l'industrie pour aider le Canada à respecter ses engagements dans le cadre de l'Accord de Paris, et nous mettons actuellement la dernière main à un plan d'action pour orienter la façon dont le secteur aidera le Canada à atteindre une économie carboneutre d'ici 2050. En fait, nous croyons que nous sommes l'une des rares industries du pays à pouvoir aller au-delà de la carboneutralité, et ce, avant 2050.
Nos solutions sont nombreuses et elles se trouvent tout au long de la chaîne de valeur. D'ici 2030, l'industrie forestière canadienne sera en mesure de retirer l'équivalent de 30 mégatonnes de CO2 de l'atmosphère chaque année grâce à des efforts novateurs dans nos opérations forestières, nos usines et tout au long de notre chaîne d'approvisionnement et grâce aux produits que nous fabriquons qui stockent le carbone et peuvent remplacer des matériaux plus gourmands en combustibles fossiles. Ces suppressions représentent plus de 10 % de l'objectif du Canada dans le cadre de l'Accord de Paris et équivalent au retrait de plus de 9 millions de voitures de la circulation.
Nous savons que l’aménagement durable des forêts peut avoir une influence positive sur le carbone, renouveler les forêts pour favoriser leur résilience, atténuer l'impact des épidémies d'insectes et des incendies catastrophiques et constituer un élément clé d'une approche « globale » de l'adaptation. Cinq grands éléments sous-tendent notre plan d'action climatique :
- Foresterie intelligente face au climat : Promouvoir la santé des forêts et la séquestration du carbone terrestre, en veillant à ce que les forêts restent à jamais des forêts, afin de fournir des solutions naturelles efficaces pour le climat.
- Produits à longue durée de vie : Bloquer le carbone à long terme grâce à des produits forestiers à longue durée de vie qui stockent le carbone pendant de nombreuses années après la récolte des arbres.
- Réduction des émissions de GES : Depuis 1990, le Canada a réduit les émissions de GES des champs d'application 1 et 2 de 65 % et 45 % respectivement et contribue à l'écologisation du réseau électrique; grâce à l'innovation et à la mise en œuvre de nouvelles technologies, nous pouvons en faire davantage.
- Utilisation optimale des ressources forestières : Optimiser le recyclage et faire du Canada une puissance de la bioéconomie forestière. En plus d'être utilisés pour créer de l'énergie verte, les résidus forestiers servent à fabriquer des bioproduits renouvelables. Ce faisant, on ajoute de la valeur à ce qui serait autrement des déchets de bois et on peut remplacer des produits à plus forte intensité de combustibles fossiles dans le processus.
- Émissions évitées : L'atténuation des GES est avantageuse lorsque des produits à forte intensité de GES sont remplacés par des produits forestiers, car ces derniers libèrent généralement moins de GES fossiles au cours de leur cycle de vie que les options à forte intensité de carburant - et le bois a la capacité de stocker le carbone sur de longues périodes.
Les dirigeants du monde entier se réunissent cette semaine pour discuter de l'urgence d'une action concrète en faveur du climat. Le secteur forestier canadien et ses travailleurs proposent des solutions réalisables, où l'environnement et l'économie se rejoignent véritablement. Le temps est venu de souscrire au pouvoir unique de la foresterie pour offrir un avenir circulaire plus faible en carbone, enraciné dans une ressource naturelle véritablement renouvelable : nos forêts et les produits durables qui en sont tirés.
Janet Lane est une forestiere professionnelle agréée (RPF). Kate Lindsay est la vice-présidente principale de l'Association des produits forestiers du Canada (APFC).