Par:
Derek Nighbor (Président et chef de la direction)
Mahima Sharma (Vice-présidente, Innovation, environnement et politique climatique)
Des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suède et la Suisse ne cessent de démontrer que la gouvernance responsable et la gestion de l’environnement ne s’excluent pas l’une l’autre, mais qu’elles sont en fait complémentaires.
Alors que l’élan se renforce pour promouvoir des pratiques et des matériaux de construction plus écologiques dans le monde entier, la Chambre des communes a soutenu à l’unanimité, le mois dernier, une législation historique qui permettra au Canada de se positionner parmi les leaders mondiaux en matière de progrès durable.
Le secteur forestier vante depuis longtemps les avantages des matériaux de construction nouveaux et innovants comme moyen de réduire notre empreinte carbone collective. Depuis six ans, Richard Cannings, député d’Okanagan-Sud-Kootenay-Ouest, en Colombie-Britannique, encourage résolument les législateurs fédéraux à prendre activement en considération les avantages des matériaux de construction à base de bois — et a déposé un projet de loi d’initiative parlementaire à cet effet.
Enfin, à la fin du mois de septembre, le projet de loi projet de loi S-222 a été adopté par un vote définitif de 326-0. Il s’agit là d’une indication claire du consensus dans l’ensemble de l’échiquier politique canadien en faveur de l’adoption et de la promotion de matériaux de construction durables tels que le bois.
Alors que les secteurs du béton et de l’acier continueront à jouer un rôle important, le projet de loi S-222 permet de s’assurer que le bois est envisagé dès le début de la conception des bâtiments et des décisions d’achat — non pas comme une considération secondaire, mais comme un partenaire égal à d’autres matériaux de construction.
Ainsi, nous pourrons atteindre la résilience climatique et réduire notre empreinte carbone en nous procurant un produit durable, renouvelable, que le Canada possède en abondance et qui soutiendra les emplois canadiens et favorisera l’autosuffisance pour les générations à venir. Avec une part croissante de 10 % de l’approvisionnement en bois du Canada gérée directement par les peuples et les collectivités autochtones, il existe une occasion d’accélérer la réconciliation économique en parallèle.
Pendant trop longtemps, les procédures d’achat du gouvernement fédéral ont été entravées par des approches traditionnelles des matériaux de construction, négligeant le potentiel des produits du bois innovants et leur capacité à réduire notre empreinte carbone à grande échelle. Le nouveau regard porté sur les décisions d’achat d’infrastructures fédérales créera des débouchés pour le secteur forestier canadien et sa population, tout en mettant en valeur l’innovation canadienne dans le monde entier.
Il existe aujourd’hui quelque 800 projets de construction en bois massif au Canada, achevés ou en cours, et des centaines d’autres sont envisagés ou en cours de conception dans tout le pays. Et le Canada n’est pas le seul à s’engager dans cette voie. Il y a un an, l’administration Biden a accéléré son programme « Buy Clean », qui donne la priorité à l’achat de matériaux de construction à faible teneur en carbone par le gouvernement américain.
Outre les avantages pour l’environnement, cette initiative pourrait contribuer à résoudre la crise du logement qui a frappé les deux pays ces dernières années.
À l’heure actuelle, le Canada doit construire plus de 9 millions de logements abordables d’ici à 2030 pour répondre à la demande croissante. Notre trajectoire actuelle est nettement insuffisante, ce qui met en évidence une crise imminente et croissante. Le secteur forestier canadien peut apporter des solutions efficaces, rentables et résilientes au changement climatique pour relever ce défi.
L’adoption de produits du bois, en particulier le bois massif, permet une fabrication de précision, la modularité et la préfabrication. Ces caractéristiques se traduisent par des délais de construction plus courts et des économies considérables en matière de coûts de main-d’œuvre, ce qui est particulièrement important pour répondre rapidement à la pénurie de logements.
Contrairement à certaines idées reçues, les bâtiments en bois massif ont également démontré une excellente résistance aux incendies et aux tremblements de terre. Cela signifie des options de logement plus sûres dans les régions sujettes à ces catastrophes naturelles.
Le soutien unanime au projet de loi S-222 envoie un signal fort : les dirigeants du gouvernement reconnaissent le rôle que les produits du bois canadiens provenant de sources durables joueront dans la construction d’institutions et de communautés plus vertes.
Nous nous réjouissons de l’appui opportun du gouvernement à une voie unifiée qui fait progresser les avantages environnementaux, sociaux et économiques de la foresterie canadienne durable tout en affirmant la place du Canada aux côtés des nations qui se font les championnes d’un avenir plus vert.
L’APFC offre une voix, au Canada et à l’étranger, aux producteurs canadiens de bois, de pâtes et papiers et de bioproduits à base de bois pour les questions touchant le gouvernement, le commerce et l’environnement. Le secteur canadien des produits forestiers, dont les revenus annuels dépassent 73 milliards de dollars, est l’un des plus importants employeurs du pays. Il est présent dans des centaines de collectivités et procure 205 000 emplois directs et plus de 600 000 emplois indirects dans l’ensemble du pays. L’APFC et ses membres s’engagent à collaborer avec les dirigeants autochtones, les gouvernements fédéral et provinciaux, les partenaires syndicaux, les groupes communautaires et les autres titulaires de droits et parties prenantes pour assurer et faire progresser le potentiel environnemental, social et économique du secteur à long terme.