12 DÉCEMBRE 2015 : LE JOUR OÙ LE MONDE A DÉCIDÉ DE S’ATTAQUER SÉRIEUSEMENT AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES

Courtney Kehoe
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25 janvier 2016

Courtney Kehoe, étudiante à l'Université d'Ottawa

par Courtney Kehoe, Master’s of Environmental Sustainability, Universite d’Ottawa

Lorsque j’ai communiqué avec l’Association des produits forestiers du Canada le printemps dernier pour demander si une étudiante à la maîtrise en développement durable pouvait se joindre à sa délégation pour les négociations sur le climat de Paris (COP21), je n’aurais jamais imaginé que l’expérience serait aussi enrichissante, et historique!

Pendant mes deux semaines à la COP21, j’ai assisté à des séances de négociations et à de multiples événements parallèles, qui couvraient toutes sortes de sujets, des forêts aux océans, des contributions nationales déterminées (INDC) aux justes parts et responsabilités historiques, du prix du carbone à l’éducation sur les changements climatiques dans les réseaux scolaires. J’ai aussi rencontré beaucoup d’individus passionnés par l’avenir de notre planète. Voici certaines des choses que j’ai apprises en cours de route :

Où se situe le rôle des forêts

Je suis sûre que beaucoup d’entre vous connaissent la question philosophique suivante : si un arbre tombe dans la forêt alors qu’il n’y a personne autour pour l’entendre, est-ce qu’il fait du bruit en tombant? Pour ceux qui ne la connaissent pas, pensez-y longuement; vous ne parviendrez peut-être jamais à un oui ou à un non définitif.

Comme observatrice identifiée à l’Association des produits forestiers du Canada, je trouvais naturel d’assister à des événements centrés sur les forêts, par exemple, sur le rôle des forêts russes dans les efforts d’adaptation, la mise en œuvre du programme REDD+ (réduire les émissions de la déforestation et de la dégradation des forêts) au Mexique, au Burundi, au Pakistan et dans d’autres pays en développement, l’inclusion des programmes REDD+, LULUCF (utilisation du territoire, changements d’utilisation et foresterie) et des forêts aux contributions nationales déterminées. Ce que j’en suis venue à comprendre en écoutant les conférenciers de ces divers événements, c’est qu’il importe peu de savoir si oui ou non on entend entend les arbres tomber; ils sont en train, de tomber et bien de nos économies, y compris celle du Canada, en dépendent. Ce qui compte, c’est à quelle fréquence ils tombent et ce qu’on fait du paysage ensuite.

Le thème principal caractérisant ces séances était le suivant : bien que l’activité humaine en forêt puisse mener à des émissions de gaz à effet de serre (GES), elle peut aussi donner lieu à un accroissement de la capacité des forêts à absorber le carbone. Un aménagement adéquat, sous forme d’aires protégées par exemple, peut réduire la déforestation et ses émissions subséquentes alors que le reboisement de paysages qui seraient autrement convertis à l’agriculture peut créer de nouveaux puits de carbone.

Comme l’a noté l’un des conférenciers, la foresterie a longtemps été le « secteur Cendrillon » qui ne pouvait pas se joindre à la fête. Pour arriver à une « fin heureuse », nous devons commencer à comprendre que même si ce n’est pas la seule solution aux changements climatiques, la contribution de la foresterie n’est certainement pas négligeable. Le secteur forestier canadien est un bon exemple pour soutenir cette position.

Les négociations : une nuisance nécessaire

Ayant eu l’occasion d’observer les négociations de la COP21, je peux maintenant mieux comprendre pourquoi, au cours des 20 dernières années, nous n’avons pas réussi à conclure un accord mondial pour lutter contre les changements climatiques.

Imaginez pendant un instant que vous et quatre de vos amis devez ensemble choisir un restaurant pour souper. Chacun a un revenu différent; certains sont moins nantis et ne peuvent donc s’offrir un repas qu’à certains endroits. Certains de vos amis préfèrent ingérer des calories ou de « l’énergie » bio, alors que d’autres aiment la nourriture plus riche en gras trans. Si vous êtes comme moi, vous vous êtes déjà donné un mal de tête simplement à penser à un tel scénario.

Maintenant, ajoutez 190 personnes à votre groupe, dont certaines ne font pas partie de vos amis et ne sont que de simples connaissances.

J’admets qu’il s’agit d’une métaphore extrêmement simple pour illustrer la complexité du processus de négociation de la Conférence des parties. Toutefois, je crois qu’elle est utile pour souligner les difficultés qui surgissent lorsqu’on demande à 195 pays, ayant chacun leurs propres intérêts économiques, sociaux et environnementaux, d’arriver à une entente collective.

Pendant les négociations, j’ai été surprise par les nombreux points de désaccord entre les parties, mais je comprenais la situation étant donné que le document serait vraisemblablement juridiquement contraignant. Ces sujets de désaccord variaient, allant d’aspects considérés comme mineurs, comme le choix des mots (p. ex., l’utilisation du mot « inviter » plutôt que « faire bon accueil »), à des questions ayant plus d’envergure, comme l’inclusion d’enjeux et de principes clés (p. ex., le développement durable, les droits de la personne et des Autochtones, le soutien/l’aide financière aux pays en développement, les responsabilités communes, mais différenciées, et la limite de l’augmentation de la température à 1,5 degré).

Tous ces différends, bien que contre-productifs par moment, concordent avec la théorie de Molière, à savoir que plus grand est l’obstacle, plus grande est la gloire. Alors, exactement comme le groupe qui met finalement de côté ses différences pour s’entendre sur le choix d’un restaurant est heureux de satisfaire sa faim, le monde a manifesté sa joie quand la COP est finalement arrivée à un accord pour tenter d’éviter les effets catastrophiques subséquents des changements climatiques.

L’après-Paris : que fait-on maintenant?

Nous devons maintenant attendre de voir si cette allégresse se traduira ou non en action. En adoptant ce nouvel accord historique, les pays se sont engagés à un virage vers une économie faible en carbone et tous les yeux sont maintenant tournés vers les gouvernements, qui doivent mettre en place les politiques nécessaires à ce changement. Mais, comme l’a dit Bill McKibben, du Guardian, maintenant que le départ est lancé, pourquoi ne courons-nous pas?

Si le Canada espère être à l’avant-garde de cette course pour sauver notre planète des effets négatifs des changements climatiques, notre gouvernement devra saisir toutes les occasions pour réduire les émissions. Et compte tenu de ce que j’ai entendu pendant mes deux semaines à Paris, je suis convaincue que notre secteur forestier canadien est bien placé pour offrir le type de solutions naturelles dont nous aurons besoin.

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Pour plus d’information :
Kerry Patterson-Baker
Vice-présidente, Communications et affaires publiques
kpatterson-baker@fpac.ca
(613) 563-1441 x 314

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